C’est l’histoire d’une famille, celle de Gheorghita, sa femme Tatiana et leur fille Gabrielle 7 ans. Ils sont venus de Roumanie en France comme des centaines de milliers de leurs compatriotes. Sans abri, ils ont trouvé une maison abandonnée à Saint-Rémy lès Chevreuse, dans le département des Yvelines. La maison est coquette, mais la cour était bien sale, avec plein de détritus jonchant le sol. Evidemment, personne ne s’occupait de cette maison depuis des années. Gheorghita et sa femme n’ont pas épargné leurs efforts pour rendre à cette maison son vrai caractère, depuis deux semaines qu’ils y ont fait leur nid. Ils ont tout nettoyé, dedans comme dehors, et ont meublé peu et avec un grand goût. Ils ne sont pas chez eux, mais ils sont chez eux quand même. Sans droit, ni titre, ils y sont avec leur cÅur et leurs rêves, ils ont donné vie à ce lieu resté mort et ils s’y sentent chez eux. Mercredi dernier, le 9 octobre, une bénévole de La voix des Rroms les avait accompagné à la mairie, où Gheorghita et Tatiana voulaient inscrire leur petite Gabrielle à l’école. La mairie a refusé, se mettant ouvertement hors la loi. La dame qui les a reçus a expliqué que le maire s’opposait à l’inscription de Gabriela à l’école car sa famille squattait et qu’elle devait être expulsée. Ceci alors qu’aucune décision d’expulsion n’a été prise et qu’aucune demande d’expulsion n’a même été enregistrée. Cela n’a pas découragé la famille, ni nous. Ils sont retournés hier encore, toujours à la mairie, avec la même demande, pour rencontrer cette fois-ci le maire en personne. Il a refusé catégoriquement d’inscrire Gabrielle à l’école.
Ce vendredi matin vers 11 heures, un groupe de gendarmes et deux personnes en civil, se disant propriétaires de la maison, se sont rendus dans cette maison. Tatiana et Gabrielle étaient seules. Ils leur ont intimé l’ordre de quitter immédiatement les lieux. Tatiana a appelé La voix des Rroms. Nous avons parlé aux gendarmes, et leur avons expliqué que leur expulsion ne pouvait intervenir qu’en vertu d’une décision de justice. Aussitôt, une équipe de La voix des Rroms partait sur les lieux. Quelques minutes plus tard, nous appelions la gendarmerie de Chevreuse, qui nous a confirmé qu’il s’agissait d’une affaire civile et que le propriétaire entamerait une procédure pour obtenir l’expulsion des occupants.
Arrivés sur les lieux, nous constations que tout avait été cassé dans la maison, les vitres des portes et fenêtres, les meubles ont été renversés, des boissons avaient été versées sur les matelas pour qu’ils ne puissent plus servir, les couvertures et des vêtements avaient été jetés dans la cour, comme de la nourriture… choses que le chef de la gendarmerie ne nous avait pas dit.
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La porte-fenêtre cassée par "le propriétaire" |
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Couvertures, vêtements et autres affaires jetées dehors sous le regard des gendarmes | |
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Tatiana nous dit que le « propriétaire » avait tout cassé, en présence des gendarmes. Lorsqu’elle leur a demandé de le faire arrêter, ils ont répondu qu’il avait le droit de casser sa propre maison. Y compris les affaires des occupants ? Nous n’avons pas la réponse. Mais nous l’obtiendrons.
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Voilà à quoi ressemble la cuisine après le passage des furieux |
La famille déposera une plainte pour violences et destruction de biens. Nous resterons à ses côtés aussi longtemps que nécessaire pour que sa dignité et ses droits soient respectés. Elle reste sur les lieux, qu’elle remettra en l’état petit à petit. La vie aura raison de la mort, des morts et de tous les actes mortifères, d’où qu’ils viennent.
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Tout a été renversé dans la chambre |
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La petite famille nettoie après le "tsunami" |
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